Black Swan – De Darren Aronofsky

Black Swan
(États-Unis, 2010)
Réalisation de Darren Aronofsky.
Scénario : Mark Heyman, Andrés Heinz et John McLaughlin, sur une histoire d’Andrés Heinz.
Interprétation : Natalie Portman (Nina), Vincent Cassel (Thomas Leroy), Mila Kunis (Lily), Barbara Hershey (Erica Sayers), Winona Ryder (Beth Macintyre), Benjamin Millepied (David), Ksenia Solo (Veronica), Kristina Anapau (Galina)…

Golden Globes 2011 de la meilleure actrice pour Natalie Portman
Bafta 2011 de la meilleure actrice pour Natalie Portman

Résumé :

Nina est ballerine au sein du très prestigieux New York City Ballet. Sa vie, comme celle de toutes ses consoeurs, est entièrement vouée à la danse. Lorsque Thomas Leroy, le directeur artistique de la troupe, décide de remplacer la danseuse étoile Beth Mcintyre pour leur nouveau spectacle, « Le Lac des cygnes », son choix s’oriente vers Nina. Mais une nouvelle arrivante, Lily, l’impressionne également beaucoup. « Le Lac des cygnes » exige une danseuse capable de jouer le Cygne blanc dans toute son innocence et sa grâce, et le Cygne noir, qui symbolise la ruse et la sensualité. Nina est parfaite pour danser le Cygne blanc, Lily pour le Cygne noir. Alors que la rivalité de Nina et Lily se mue peu à peu en une amitié perverse, Nina découvre, de plus en plus fascinée, son côté sombre. Mais s’y abandonner pourrait bien la détruire…

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Elle semble évanescente, Nina(Natalie Portman). Un ange en tutu blanc. Une danseuse abîmée dans sa recherche de la perfection, la danse comme accord parfait, le geste et la musique, émission, retranscription, corps et musique, expression et émotion. ..selon le bon vouloir du maitre de ballet Thomas (Vincent Cassel), ambitieux, désireux de dépoussiérer ce Lac des cygnes , d’en offrir une version où le cygne blanc se mue en cygne noir, où l’innocente blancheur cède place à un démon brulant et fiévreux. Une demande présente donc à sa danseuse, celle qui remplace l’ex-star du ballet, un choix emporté sur le fil par Nina face à la brune et fiévreuse Lily (Mila Kunis ) pour un baiser mordant, une réaction quasi fauvesque dont la blonde réservée ne se serait jamais cru capable, surprenant jusqu’à son directeur lui-même .
En héritant la place d’étoile, la tension et l’exigence, d’elle-même, de son entourage, se fera de plus en plus lourd à porter, le corps suit, même si les pieds souffrent mais la tension nerveuses peu à peu s’insinue dans un esprit peut-être déjà un peu fragile.
Nous découvrons le petit coin maison de poupée, illusoire abri de Nina auprès d’une mère ex danseuse, elle-même un tant soit peu névrosée. Tandis qu’au dehors les mauvais signes assombrissent la situation, l’accident terrible de la précédente étoile sitôt ses adieux au corps de ballet effectués marque Nina !
Alors que se succèdent les éprouvantes séances de travail, l’esprit de Nina semble vaciller, elle devient sujette à d’étranges visions….


Darren Aronofsky crée une atmosphère de plus en plus oppressante, est-le reflet de la tension étreignant son héroïne alors que le grand jour approche. Les nombreuses déformations de la réalité ne sont-elles dues qu’à elle seule ?
Sa doublure Lily, ne cherche-elle pas à s’approprier le rôle, sa propre mère jalouse ne tient elle pas à empêcher sa réussite   ?
Dans une tension qui va crescendo tel un  soir de première, l’instant du verdict a sonné ! Livré à la foule, au public et à son jugement, peut-il  tel ces César s’un geste du pouce délivrer son message et Nina osera –elle l’affronter…
Voila je ne dévoile quasiment rien, le tout étant surtout affaire d’impressions, de capter un sentiment, une sensation dans l’air du film, j’ai longtemps hésité et pourtant comme plus d’une semaine après l’avoir vu son souvenir, les images restent, bien installées et les faits, certains actes s’éclaircissent…Car on ne déchiffre pas toujours aisément une névrose sous de tels atours artistiques !
Aronofsky monte son film , passant alors en revue la personnalité dérangée de sa diva, usant de multiples procédés pour évoquer le malaise l’enveloppant et l’on son songe à Deneuve captée par Polansky dans « Répulsion » et à son personnage à l’esprit malade. Jouant alors du talent de sa danseuse, étoile d’un soir, extraordinaire Natalie Portman, prude virginale puis noire déesse de ce ballet dédoublé, le réalisateur manie alors les codes du film d’angoisse procédé dans lequel il excelle!
A voir !

CritiKat.Com “…À son meilleur, Black Swan poursuit la douloureuse exploration entamée avec The Wrestler. Le spectacle est un ogre qui hume la chair fraîche, dévore ses enfants et en recrache cruellement les restes sur le carreau. Il prélève sur ses victimes un lourd impôt de sang. Aronofsky scrute les altérations de son actrice, les rougissements de son épiderme et ne s’en écarte qu’à de rares occasions. Ce ne sont ni la danse, ni même le travail, qui l’intéressent. C’est la performance et ce qu’il en coûte. Le sacrifice se mesure précisément en stigmates : plus que la lourde symbolique des ailes qui lui poussent, on repère cette terrible dîme aux rougeurs qui naissent sur la peau de Nina, au bruit de ses os qui craquent lors des étirements, à ses ongles qui se fissurent et tombent…”
Le Monde.Fr – “Black Swan” : pas de deux terrifiant pour danseuse schizophrène

LASCARS – de Albert Pereira Lazaro & Emmanuel Klotz

LASCARS

Un film de Albert Pereira Lazaro & Emmanuel Klotz
Animation
Avec (les voix) Vincent Cassel, Diane Kruger, Omar Sy, Fred Testot, Gilles Lellouche, Frédérique Bel, Diam’s, IZM, Vincent Desagnat, François Levantal, Hafid Benamar…

Synopsis

C’est l’été à Condé-sur-Ginette. Comme chaque année, il y a ceux qui restent, ceux qui partent, et… ceux qui auraient dû partir. Y a ceux qui, comme José Frelate, travaillent au noir dans les beaux quartiers et perdent la tête pour une jolie fille.
Y a ceux qui, comme Tony Merguez, s’improvisent business man et passent l’été à fuir caïd et meuf psychopathe. Et y a ceux qui, comme Sammy et Narbé, font semblant d’être partis. Pour les Lascars, les caraïbes sont loin loin … mais l’été sera chaud !

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Oui en blackboulant quasi à 90% la petite boite à images, Lascars m’était totalement inconnu..aussi quelle bonne et salutaire claque..Un bonheur !
Un bon gros délire. Une totale réussite, pour un immense travail, un scénario loufoque sur fond de cité, dans la ligne de mire l’exil vers les tropiques et leurs myriades de meufs. Une mise en image de créateurs doués, le tout baignant dans une mélodie et une imagerie hip-hop rende ce film tout simplement guedin !
Je ne connaissais pas la série, et tant mieux ma surprise fut encore plus forte ! Ces lascars là vont se croiser et nous entrainer dans de folles équipées. Partir se la dorer, ouiche mais la tune? Qu’il s’agisse de trouver un taf honnête pour l’un ou d’aider son prochain en refourguant deux kils de beuh pour le compte d’un caïd explosé et explosif, de se pointer à l’aéroport pour d’autres, billets en poche mais tellement “déchirés” qu’ils finiront au jardin d’acclimatation. Rien ne se passe comme prévu et ..Heureusement pour nous nous entrons dans une histoire géniale, croisons des personnages assez allumés, même les keufs sont graves à commencer par une fliquette nympho et sexuellement insatiable….


Le scénario est riche, les dialogues soignés, mijotés, ici bien sur la tchatche est reine, les voix pile poil dans le ton, Canal + s’est invité, d’Omar et Fred à Frederic Bel , Vincent Cassel et IZM et les autres. on sent le plaisir derrière tout cela .
Une création terriblement colorée, des tags des graffeurs qui enchantent les murs, de la bande son, hip hop ou rap, comme dans ” le petit village des irreductibles ” où tout se terminait par un banquet et des chansons….ici nous aurons droit à une méga teuf, les platines crachent avant l’apothéose….
Et plus tard..une fin bien morale ma foi sur un rap explicite à mourir de rire « .. “J’crache plus par terre, j’traite plus les mères, j’traverse que quand le p’tit bonhomme est vert !”..Etc…
je crois que je vais profiter de la fête du cinéma pour en reprendre une tranche..C’est trop bon !

Maintenant reste un petit coté angélique, rien à voir avec “Ma 6-T va crack-er” de Jean-françois Richet bien sur !

Excessif.Com…Graphiquement, Lascars s’appuie sur un mix entre 2D et 3D qui sied à merveille à la vitesse du récit. Le film libère une multiplicité de tons aussi colorés que le langage de ses personnages parfois ringards, parfois Tony Scarface, toujours galériens. L’univers visuel parvient sans mal à canaliser les démences, l’amour et la folie furieuse qui émanent de ses protagonistes gentiment loosers et méchamment attachants…..dans un méli-mélo qui ne vous laissera pas une seconde de répit. En additionnant les aventures tumultueuses d’un tournage porno, d’une arrestation à l’aéroport, d’une baston pour quelques euros de plus et d’une course-poursuite façon Jason Bourne…”
CritiKat.Com “..les personnages des Lascars poursuivent à présent leurs tribulations sur grand écran, dans un long-métrage plein d’humour et riche en rebondissements, où la jeunesse des banlieues est mise à l’honneur, croquée sans complaisance mais avec un joli sens de la dérision, par des artistes au style vif et ludique…”
Le Monde.Fr“Lascars” : halls d’immeuble et “jeunes de banlieue” font leur entrée en dessin animé

Les Promesses de l’Ombre – de David Cronenberg

LES PROMESSES DE L’OMBRE
Un film de David Cronenberg
Avec Viggo Mortensen, Naomi Watts, Vincent Cassel, Armin Mueller-Stahl
Titre original : EASTERN PROMISES (Etats-Unis)

Bouleversée par la mort d’une jeune fille qu’elle aidait à accoucher, Anna (Naomi Watts) tente de retrouver la famille du nouveau-né en s’aidant du journal intime de la disparue, écrit en russe. En remontant la piste de l’ouvrage qu’elle tente de faire décrypter, la sage-femme rencontre Semyon (Armin Mueller-Stahl). Elle ignore que ce paisible propriétaire du luxueux restaurant Trans-Siberian est en fait un redoutable chef de gang et que le document qu’elle possède va lui attirer de sérieux problèmes…

Pour Nikolai (Viggo Mortensen), chauffeur et homme de main de la toute-puissante famille criminelle de l’Est, c’est le début d’une remise en cause. Entre Semyon et son fils Kirill (Vincent Cassel), prêts à tout pour récupérer le journal, et l’innocente Anna, sa loyauté va être mise à rude épreuve. Autour d’un document qui se révèle de plus en plus explosif, plusieurs vies sont en jeu, dont la sienne, alors que se déchaînent les meurtres et les trahisons dans la famille comme dans la ville…

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Mafia russe in London ! Oui pour ce polar qui n’en est pas vraiment un ! Oui pour ce Thriller mais là encore ce n’est pas tout à fait cela !
Alors quoi, un film d’ambiance, disons un mélange de tout cela, des mafieux et leurs hommes de main. En l’occurrence une famille et son homme à tout faire Nikolai , nettoyeur de première, magistralement interprété par Viggo Mortensen , personnage froid et que l’on sent solide et dur comme un roc. Il est au service de Semyon (Armin Mueller-Stahl) restaurateur et clé de voute de cette mafia locale et veille aussi sur le fils de son patron, Kirill (Vincent Cassel), demi-sel qui mène une vie de débauche et que son propre père n’hésite pas à corriger violemment.
Nous voila donc avec un scénario habile et surtout servi par un quatuor d’acteurs remarquables, eux-mêmes idéalement secondés. Inquiétant sans être antipathique Viggo Mortensen . La mèche blonde qui lui retombe sur les yeux un Vincent Cassel habité et ….déchiré, des allures de petite frappe qui laisse filtrer une fragilité déconcertante. Armin Mueller-Stahl en chef paternaliste est certainement le plus reptile de tous.
Le suspense avec l’irruption d’ Anna (Naomi Watts) et les révélations que semble détenir ce fameux petit carnet et nos personnages vont se croiser, se défier, tenter de s’impressionner. …mais qui est vraiment qui ? Qui mène réellement la danse.. Semyon et son fidèle chauffeur.. ?
Voila donc un film agréable, dépaysant, Londres mais surtout ses mafieux russes, tatoués aux codes semblables à ceux des triades chinoises, ou des clans siciliens. Ho je n’irai pas jusqu’à comparer ce cinéma-ci à celui de Coppola. Non simplement un film agréable bien qu’assez brutal et direct, une violence réaliste qui peut indisposer. Un suspense rondement mené jusqu’à la dernière minute.

Site officiel- Version Fr ou Version US
Excessif.Com “…”..Tout converge vers une scène finale d’une poignante simplicité où les personnages réclament une part d’humanité perdue. ..”
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