Bright Star – De Jane Campion

Bright Star
De Jane Campion

Avec Abbie Cornish (Fanny Brawne), Ben Whishaw (John Keats), Paul Schneider (Mr. Brown), Kerry Fox (Mrs Brawne), Edie Martin (Toots), Thomas Brodie Sangster (Samuel), Claudie Blakley (Maria Dilke), Gerard Monaco (Charles Dilke), Antonia Campbell-Hugues (Abigail)…

L’HISTOIRE : Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats, et sa voisine Fanny Brawne entament une liaison amoureuse secrète.
Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez froids. John trouve que Fanny est une jeune fille élégante mais trop effrontée, et elle-même n’est pas du tout impressionnée par la littérature.
C’est la maladie du jeune frère de John qui va les rapprocher. Keats est touché par les efforts que déploie Fanny pour les aider, et il accepte de lui enseigner la poésie.
Lorsque la mère de Fanny et le meilleur ami de Keats, Brown, réalisent l’attachement que se portent les deux jeunes gens, il est trop tard pour les arrêter. Emportés par l’intensité de leurs sentiments, les deux amoureux sont irrémédiablement liés et découvrent sensations et sentiments inconnus. « J’ai l’impression de me dissoudre », écrira Keats.
Ensemble, ils partagent chaque jour davantage une obsédante passion romantique qui résiste aux obstacles de plus en plus nombreux. La maladie de Keats va pourtant tout remettre en cause…

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Elle travaille, brode, coud et pique d’une aiguille assurée son morceau de tissu créant ainsi ses propres atours colorés et originaux. Il arrive de Londres, loge chez son ami Mr. Brown, se rend fréquemment au chevet de son cadet malade pour ne pas dire mourant. Il cisèle les mots, les assemblent, les fait sonner, la parution d’un premier recueil s’il attire la reconnaissance d’un cercle d’initiés ne permet pas de vivre, ou alors chichement. Ainsi va la poésie…
Entre ces deux jeunes gens, Fanny Brawne (Abbie Cornish) et John Keats (Ben Whishaw) et malgré une opposition multiple et farouche… L’ami Mr. Brown (Paul Schneider) voit là une perte de temps et une menace pour l’œuvre du poète, n’a-t-il pas mieux à faire ? La mère qui redoute les commérages et puis surtout n’est il pas grand temps que lors des soirées où son carnet de bal affiche complet celle-ci trouve son futur fiancé..
Mais l’amour est imprévisible, la jeune fille amourachée de fanfreluches plongera dans l’œuvre du poète, lui demandant même de lui enseigner celle-ci, ce qui ne manque pas de provoquer rires et courroux de Mr Brown…quand ce dernier accepte…un ange vient de passer…
C’est au cœur d’une nature merveilleuse, colorée, magnifiquement rendue par la photographie des assistants de Jane Campion que l’œuvre se déroule, les saisons rythmant les sentiments .
Les scènes de tendresse entre nos deux tourtereaux, discrètement chapeauté par le jeune frère et la petite sœur, coup de cœur pour cette dernière et son visage au sourire mutin dans une abondante chevelure flamboyante. La séquence que je nommerais de « Jacques a dit « , sur le principe du jeu du même nom, improvisé, remarquablement filmée sur la profondeur du champ, le visage de la gamine complice en premier plan, m’a littéralement fait craquer ! La juvénilité de nos deux héros aussi, deux gamins, gamines insouciants et ou parce qu’ »In Love ».
Oui il n’y a ici rien de bien nouveau sur ce sentiment amoureux, ces instants de détresse sans nouvelles de l’autre, cette force qu’il vous donne, capable de renoncer au destin tel que prévu par la famille. Un acte de bravoure féminine s’il en est !
Voilà au final un film dans un écrin de nature, sublime en ce sens, une histoire d’amour classique pour deux destins pas si ordinaires, un des plus grands poètes anglais et une fiancé éternelle, « Bright Star » !
« A thing of beauty is a joy for ever… » (« Un objet de beauté est joie pour l’Éternité » –Endymion

Excessif.Com “…Jane Campion parvient à capter avec finesse la fraîcheur de la campagne anglaise, la mêlant harmonieusement à sa mise en scène, l’utilisant pour saisir la sensibilité de ses personnages, leur personnalité, leurs blessures ou leurs joies…
CritiKat.Com “…Avec Bright Star, la cinéaste néo-zélandaise voulait traduire en image le monde de Keats et de Fanny, un monde empreint de lumière à ses yeux. « L’ambition du film est de sensibiliser le public à cette lumière, d’allumer la flamme. » Elle y parvient avec brio…”
Le Monde.Fr – “Bright Star” : la déchirante résurrection de la passion romantique

6 thoughts on “Bright Star – De Jane Campion

  1. Pardon ? Tu craques sur les petites filles ?! Nonméhaut !!! va falloir songer à se calmer !Bon, moi, je laisse la plage aux romantiques I want to hear the scream of the butterfly donc je vais devoir arracher quelques ailes 😉

  2. tiens en parlant de " The Scream" celui de Siouxsie et ses Banshees en édition double cd de luxe édition est indispensable..Sinon je ne craques que sur les sourires mutins et les taches de rousseur..lol..as-tu des "freckles" Fred ? mdrsinon rassures toi je n'ai aucune parenté avec "pervers pepere" RHAaaa! Gotlieb !

  3. Sept années ont passées depuis son inoubliable « Leçon de piano ». Il y a bien eu d’autres films depuis : Holly smoke ou In the cut, mais ce qui nous avait tant émerveillé dans « La leçon… » manquait cruellement dans les suivants : la puissante émotion dégagée par une histoire simple, la sincérité et la justesse de jeu des acteurs, la beauté sauvage des paysages qui jouaient un rôle majeur dans le récit, la lumière travaillée avec élégance…. Avec son nouveau film, Jane Campion nous revient avec une histoire somptueusement romantique à la hauteur de son talent de conteuse, enfin !Dans ce récit, en grande partie autobiographique, qui relate la relation passionnelle entre un poète sans le sous (John Keats), et sa voisine, une jeune fille de bonne famille (Fanny Brawne), la cinéaste nous plonge au cœur des tourments amoureux dans une Angleterre prévictorienne dont les codes sociaux régentent avec fermeté tous les faits et gestes des femmes de l’époque. L'attraction de ces deux jeunes gens étant d'autant plus fascinante et sensuelle que leur histoire d'amour est sans lendemain. Le rapprochement des corps leurs étant formellement interdit, c’est par le biais de messages discrètement échangés sous une porte, de doigts qui s'effleurent, d’apparitions impromptues derrière une fenêtre, du rapprochement des lits derrière les murs de leurs chambres contiguës, de mains qui se touchent séparées par une cloison ou d’une simple promenade dans un jardin ou au bord de l’eau que leur désir charnel s’épanouira, dans la discrétion la plus absolue, jusqu’à ce que la maladie de l’un vienne bouleverser la magie de l’instant en drame éternel… Bright Star est un pur et grand moment de cinéma, rythmé par la poésie enflammée de John Keats au cœur d’un écrin de nature sublime et changeante. Saison après saison, Jane Campion suit les jeux amoureux des deux jeunes gens dans une palette de couleurs qui se déploie comme un tapis multicolore sous nos pieds : le vert moelleux de l’herbe, le bleu translucide de l’eau et de l’air, le rose lumineux des fleurs qui vient, en écho au blanc de la neige immaculée, qui recouvre à intervalles réguliers, la campagne anglaise. Elle filme le trouble amoureux, le désir charnel et la passion absolue comme personne, parvenant à nous faire saisir par la faveur de ses images, toute la beauté et la douleur insupportable d'une relation à la fois impossible et éphémère, avec une grâce et une retenue aussi légères qu’une plume. Bright Star est une merveille de délicatesse, somptueusement servi par des acteurs inspirés.Un pur moment de poésie.Vu Invictus hier soir….critique à suivre….

  4. Classique, c'est certain. Mais comme tu le dis, l'écrin est de toute beauté, et la peinture des sentiments prend le dessus sur tout le reste (presque aucune allusion au rang social de l'héroïne, dont on sait simplement qu'il est supérieur à celui de son prétendant), servie par deux comédiens admirables, une image léchée et des bribes de poèmes magnifiques.Un joli moment de cinéma, bien que très oubliable, et à des lieux de la grandeur de LA LECON DE PIANO…

  5. To zem : ".. un pur moment de poésie .." visuelle, quelques plans inoubliables !sinon j'ai vu aussi "Invictus" samedi, post suivra…dés que les mots se presseront, impatients sous ma plume..lolbises à toi !To Gus : je devrais me mettre à lire Keats, mais j'imagine qu'il faut pouvoir le faire en anglais dans le texte pour en saisir toute la sève..et là je n'en ai pas le niveau..En tout cas une bien jolie peinture que nous délivre Jane Campion

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